Depuis quelques temps, la vie m’amène à croiser la route de femmes, propriétaires de leur cheval, cavalières, et qui partagent le même complexe d’infériorité car elles ne s’estiment pas « bonnes » cavalières.
Entendez par là qu’elles n’ont « pas le galop 7, ne sortent pas en concours » ou encore « n’ont pas une belle position technique à cheval ».
Je voudrais changer le regard sur ce sujet qui ne m’a jamais effleuré l’esprit personnellement (parce que je sors d’un cursus classique dressage ...) mais que je rencontre très souvent chez mes élèves. Le souci de légitimité technique.
« Je suis une piètre cavalière donc... » donc tout le monde dans l’écurie s’estime autorisé à me donner ses conseils « techniques » (en général peu pertinents, qu’il s’agisse du comportement ou de la biomécanique du cheval comme du cavalier mais passons..) et surtout à me faire ressentir que je suis nulle et illégitime.
Alors qu’est ce qu’un « bon » cavalier ?
Je m’amuse souvent à dire qu’il y a une différence entre un bon cascadeur (quelqu'un qui tient sur un cheval remuant), un bon gymnaste (quelqu'un qui fait de belles gestuelles et figures sur un cheval) et un bon cavalier.
Tact, finesse, ressenti, conscience corporelle, respect, patience, écoute, observation, présence.
Combien de cavaliers (même de « haut niveau ») possèdent ces qualités, à mon sens pourtant essentielles chez une femme/homme de cheval?
Je pense qu’il est urgent de sortir de ce schéma binaire « bon/mauvais » cavalier car il peut amener à une piètre estime de soi pour de nombreuses personnes. Et parce qu’on peut mettre tout et son contraire dans le mot « bon ». Il permet aussi aux supposés « bons » cavaliers d’abonder les « mauvais » (ie: inexpérimentés ou moins dans le moule standard) de toute sorte d’injonctions et conseils que le cavalier suit car il se sent illégitime et peu connaisseur.